Dimanche, le 21 février 1954
– Mimi : « À peine quelques heures de sommeil, levée à 7 heures. À l’occasion de l’anniversaire de naissance de mon directeur, je devais assister à la sainte messe célébrée par lui. J’avais hâte et j’étais si heureuse, car durant cette messe il devait m’offrir à Dieu. Mais, voilà que les circonstances ont été changées. J’ai ressenti un grand désappointement.
Cependant j’étais heureuse mon Bien-Aimé de t’offrir ce sacrifice au début de la journée. Cela m’a permis de méditer, de bien préparer ma communion avant l’autre messe. Que de vœux formulés en ce beau jour.
Je te demande ô mon Bien-Aimé la grâce que mon directeur demeure toujours un bon et saint prêtre, dévoué, fidèle à te suivre comme il l’a toujours fait dans le passé. Je te demande aussi la grâce que son amour pour les âmes grandisse de plus en plus. Je demande à l’Esprit Saint que par ses lumières il continue de l’éclairer et que par ses conseils et ses exemples j’arrive à atteindre mon idéal pour la plus grande gloire de Dieu. Mon Bien-Aimé accorde-moi la faveur de lui être toujours très obéissante et soumise puisque c’est toi qui commandes par lui. J’ai une entière confiance en lui, en ses prières auprès de toi et c’est avec un grand respect que je m’adresse à lui parce qu’il te représente. Comme je désire t’aimer comme lui, avoir une vie remplie comme la sienne. C’est pourquoi à son exemple je travaille ferme à atteindre mon idéal moi aussi. »
Puis je pense à notre travail d’équipe.
– Mimi : « Mon Bien-Aimé apprends-moi à être très patiente. J’ai commencé mon bouquet spirituel que j’ai offert à mon directeur, c’est-à-dire messes, communions, heures saintes, chemins de croix, rosaires pendant huit jours. Je prie spécialement à toutes ses intentions, il est si bon pour moi, mais surtout pour mon âme qui lui a coûté bien cher. Je n’oublie pas tous les sacrifices qu’il a faits pour arracher au démon mon âme. Ma dette de reconnaissance est tellement grande! Mon Bien-Aimé, garde-le bien dans ton divin cœur, c’est la place qu’il mérite. Accorde-lui, s’il vous plaît, beaucoup de santé pour bien accomplir sa tâche surtout auprès des âmes que tu lui confies. »
Qu’il fait bon entre tes bras mon Bien-Aimé! Ma douce Maman du ciel je te remercie pour la grâce obtenue ce matin. Ma douce Maman du ciel, je te confie toutes les âmes qui me sont chères.
Mon Bien-Aimé je te remercie pour la grande grâce reçue ce matin, celle de te recevoir. Je suis si indigne, cependant dans ta grande bonté tu t’abaisses, tu te penches vers moi ô bonté infinie, je crois en ton amour miséricordieux pour moi.
Ma douce Maman du ciel prête-moi ton cœur pour recevoir, pour adorer, pour aimer, pour servir ton doux Jésus comme il le mérite, je ne veux pas le perdre, je l’aime tant. Pour lui prouver mon amour, je veux continuer mon action de grâce toute la journée. C’est le seul moyen pour ne pas l’offenser et pour bien travailler au salut des âmes.
Merci mon Bien-Aimé de m’avoir aidée à être patiente. J’ai dû attendre près d’une heure, assise sur une chaise, sans rien dire à écouter la lecture de lettres, que je connaissais déjà. Moi qui me proposais de lire ou écrire, je suis heureuse de t’avoir offert cette heure de patience.
Comme le démon me tente à plusieurs reprises durant ce temps. Je ne craignais pas, car je savais que tu étais présent en moi et qu’avec toi je puis tout. Tu le sais, je ne veux pas te perdre, te déplaire, ni faire de la peine à cette personne en paraissant contrariée.
Bonsoir mon Bien-Aimé, à demain. J’ai hâte de te recevoir, augmente en moi ton amour.
Ô Esprit Saint aide-moi s’il vous plaît à bien comprendre ce que Dieu attend de moi et d’y être fidèle.
Ma douce Maman du ciel protège ton enfant qui tremble et qui se réfugie dans tes bras. Laisse-moi reposer sur ton cœur de mère. J’ai besoin d’un appui, j’amène avec moi toutes les âmes surtout des pauvres pécheurs comme moi et souviens-toi ô ma douce Maman du ciel des pauvres âmes du purgatoire si délaissées.
Mon Bien-Aimé je te désire de plus en plus.
Mon bon ange gardien, mon saint patron veillez sur moi. »
Lundi, 22 février 1954
– Mimi : « Mon Bien-Aimé je t’offre toute ma journée. Comme je me sens fatiguée, à peine quelques heures de sommeil. Je ne pouvais dormir je souffrais trop physiquement, mais la principale raison était que j’avais hâte de te recevoir mon Bien-Aimé. Il fait si beau aujourd’hui, je te remercie pour le rayon de soleil si encourageant.
Comme tu me le demandais, ce matin mon directeur m’a offerte à Dieu. Avec recueillement et le respect d’un ange il a élevé cette blanche hostie et m’offrait. Je me suis unie à cette offrande. Je ne puis exprimer ici ce qui s’est passé à ce moment précieux. J’aurais aimé que ces minutes durent toute la vie, et c’est avec amour que je regardais cette blanche hostie où tu étais réellement présent avec nous. J’étais si heureuse, mon cœur battait si fort, je ne cessais de dire : « Je t’aime mon Seigneur et mon Dieu, je crois, je t’adore et je t’aime. Je m’offre à toi pour toujours.
Oui, mon Bien-Aimé, c’est avec joie que je me jette entre tes bras, j’accepte ta Sainte Volonté. Je veux désormais te laisser travailler en mon âme, te laisser maître de toute ma personne en tout et toujours. Je te confie mon âme, mon esprit, mon corps, mon cœur, règne sur moi. Fais de moi ce que tu voudras, je suis à toi. Je m’offre aussi avec toutes mes misères, mes faiblesses, je suis persuadée que sans toi je ne suis rien et ne peux rien. Je veux à l’avenir combattre mes défauts, mes imperfections, mon manque de confiance qui te font tant souffrir. Combien de fois ai-je été la cause de tes souffrances par mon manque de confiance. Toi mon Dieu le tout puissant, mon créateur, toi la miséricorde infinie, je te demande sincèrement pardon mon Bien-Aimé, mon amour.
Je désire t’aimer encore plus, je désire que toute ma vie s’écoule dans l’ombre. Je veux rester cachée en toi où personne ne pourra deviner notre amour, notre union.
Comme ma douce Maman du ciel, je garderai dans mon cœur ce secret. Je le garderai comme un trésor caché dans ma petite demeure intérieure où personne ne peut pénétrer. Dans les moments de faiblesse, de découragement, fais-moi la grâce de me rappeler ce beau jour où j’irai tout de suite vers toi mon Dieu, mon refuge. J’ai tellement besoin de toi. Je ne veux plus rien te refuser, je garderai devant les yeux mon idéal.
Oui, je veux te suivre, je veux porter ma croix de chaque jour avec amour et résignation. Je désire expier mes péchés, réparer les péchés des pauvres âmes; je te demande pardon, miséricorde pour eux et pour moi. En regardant le calice, je te voyais cloué à la croix versant ton sang divin par amour pour moi. Moi aussi mon Bien-Aimé j’accepte avec amour le genre de mort que tu désires m’envoyer.
À plusieurs reprises tu m’as avertie que je devais mourir victime de ton amour. Combien de fois je me suis inquiétée sur ce sujet, pauvre nature humaine. Je te promets de ne plus chercher à comprendre comment. Je te demande pardon d’avoir douté de toi. Si j’avais eu une pleine confiance, j’aurais accepté ta sainte volonté. Si je cherchais à savoir le genre de mort, c’est que je pensais trop à moi, pas assez à toi, égoïste que j’étais. Maintenant que je me suis offerte, j’accepte la mort que tu me réserves, car j’ai confiance que tu me soutiendras de ta grâce, de ton amour pour moi. Si tu m’avais laissée à moi-même, quelle mort aurais-je faite il y a plusieurs années?
( Mimi aurait 39 ans…elle est né 1915)
Mais dans ta grande miséricorde infinie, tu m’offres de te suivre, de partager même tes souffrances, tu m’offres ton ciel pour l’éternité! Ô bonté infinie, merci, merci d’avoir été patient.
Garde-moi toujours près de toi, aide-moi à être fidèle à ton service jusqu’à ma mort. J’ai bien de la bonne volonté mais je suis faible et je me décourage vite. Je t’en supplie, donne-moi la force et le courage nécessaires pour bien accomplir mon devoir d’état et la mission que tu désires me confier pour glorifier Dieu.
Ô Esprit Saint éclaire-moi. J’ai besoin de tes lumières célestes.
Ma douce Maman du ciel, dirige mes pas, apprends-moi à rester bien petite, bien humble, apprends-moi aussi à fuir et à détester le péché et de tout ce qui pourrait m’éloigner de ton doux Jésus. »
– Marie : « Ma chère petite si tu savais le bonheur que je ressens aujourd’hui, oui offre-toi souvent avec mon fils Bien-Aimé, à Dieu le Père, c’est le plus grand hommage que tu puisses lui rendre, lui le Dieu Tout Puissant, le Créateur du ciel et de la terre.
Maintenant, ma petite fille, je t’aiderai. Ensemble nous travaillerons ferme à corriger tes défauts. Je ne te demande qu’une chose, ne te laisse plus abattre par tes ennemis, ne crains pas, je vais te protéger comme je l’ai toujours fait. Fais-moi confiance. Aime-moi. Pour parler plus intimement avec mon Jésus, emprunte-moi mes paroles, mes sentiments, mon amour, ma petite. Prie avec confiance et humilité, ne te gêne pas pour lui témoigner ton amour, ta reconnaissance. Comme il aime la simplicité de l’enfant. Devant nous tu es si petite. »
– Mimi : « Mon Bien-Aimé depuis plusieurs heures que je désirais m’entretenir avec toi, mais tu connais la situation (lecture à haute voix.) Enfin avec résignation et patience en pensant à toi j’ai dû attendre plusieurs heures avant d’écrire. Je suis bien fatiguée de cette lutte intérieure, mais puisque c’est pour toi je ne veux plus rien te refuser. À demain, j’ai hâte de te recevoir. Donne-moi s’il vous plaît ton esprit de sainteté, augmente en moi l’amour des âmes, car je veux sauver beaucoup d’âmes pour te les offrir. »
Mardi, 23 février 1954
– Mimi : « Bonjour mon Bien-Aimé, je veux travailler avec toi aujourd’hui, je t’offre toute ma journée, j’ai besoin de toi, de ton amour. Une messe pour le repos de l’âme de ma chère petite sœur, mon directeur a célébré le saint sacrifice encore une fois.
J’ai eu le grand bonheur de te recevoir, j’ai tellement besoin de toi. Cette union, je la désire de plus en plus. J’ai besoin de ton amour, je me sens si seule parfois, mais, peu importe que je sois délaissée, oubliée, pourvu que tu sois là toujours présent en moi. Tu sais, je ne puis rien sans toi. Tu es mon espoir, mon espérance, mon soutien. Je ne désire qu’une chose, ne jamais te perdre par le péché, même les plus petits, je les regrette tous. Augmente en moi la patience c’est ce que j’ai besoin aujourd’hui.
Il faut que je sois charitable envers les deux personnes en ne paraissant pas ennuyée par leurs récits que je connais depuis longtemps. Elles ne semblent pas s’apercevoir que cela me fatigue, me contrarie, car cela dure depuis plusieurs heures, presque toujours les mêmes histoires. Je me dis parfois, que de temps à perdre, que de choses que je pourrais faire. Par amour pour toi et aussi pour vaincre mon impatience je m’efforce de paraître intéressée. Je te remercie de ton aide, car si tu n’étais pas présent en moi je ne sais pas ce que je pourrais faire. »
Le démon en profite pour me décourager me disant :
– Satan : « Tu crois avoir été agréable à Dieu en offrant ces petites luttes intérieures! Tu as été hypocrite en paraissant intéressée à la conversation.
Tu es trop lâche pour admettre que j’ai raison. Ouvre les yeux et regarde la valeur de tes actes. »
– Jésus : « Ma chère petite ne te désole pas, ferme tes oreilles à ces discours trompeurs. Crois en moi qui suis la Vérité. Offre davantage ces petits coups d’épingle et pense à moi. Ai-je été hypocrite en gardant le silence devant les accusations de toutes sortes, devant le récit des hommes que je connaissais? Mon Père connaissait mon désir et cela a suffi. Moi je te connais, je connais tes intentions ma chère petite et ne te laisse pas abattre. »
– Mimi : Récitation de mon rosaire. Après, pratique de piano pour me distraire, voilà des mois que je ne joue plus, je n’étais pas satisfaite.
– Jésus : « Ma pauvre petite, sois patiente, vois-tu l’importance de la pratique de tous les jours? C’est la même chose dans l’ordre spirituel. Pour atteindre la sainteté, il faut la pratique de tous les jours, pratique de l’amour, de la charité, pratique de toutes les vertus, de la confiance afin d’offrir à mon Père quelque chose d’agréable. Ma chère petite sois patiente, pense un peu, si au lieu de te laisser tenter de tout abandonner, tu faisais vibrer les élans de ton cœur tout en jouant, quelle belle mélodie nous pourrions entendre tous les deux. Je m’en contenterais. Tu as beaucoup de travail à faire n’est-ce pas, même dans ce domaine. Je t’aiderai, je suis musicien à mes heures. C’est moi qui inspire l’artiste, le compositeur, c’est moi qui ai guidé les doigts du saint roi David lorsqu’il me rendait hommage en jouant de la harpe.
Ma chère petite si tu entendais chanter le chœur des anges pour glorifier mon Père, c’est encore moi qui en suis le directeur. Maintenant crois-tu que je puis tout, que je suis capable de t’aider à développer ce talent pour la gloire de Dieu. »
– Mimi : « Mon Bien-Aimé, je te demande pardon pour mon moment de faiblesse, j’ai confiance en toi, je crois que tu es Tout Puissant et je crois aussi que sans toi je ne suis rien. Je te remercie pour ce talent que sous ta conduite je ferai fructifier pour Dieu. Que j’ai hâte d’entendre ces mélodies célestes. J’espère qu’un jour j’irai au ciel jouer et chanter tes louanges. »
Mercredi, 24 février 1954
– Jésus : « Ma chère petite donne-moi tout, garde jalousement le secret de nos entretiens sauf à ton directeur, par esprit d’humilité offre-moi tout cela. »
– Mimi : « Je promets de ne rien te refuser, je m’abandonne entre tes bras divins avec amour et confiance.
Ma douce Maman du ciel, je veux aller à Jésus par toi, aide-moi s’il vous plaît. Par mortification je garderai le silence devant certaines situations désagréables, cependant je suis tentée de donner mon opinion.
Mon Bien-Aimé aide-moi à garder le silence, j’ai besoin de toi. »
Messe pour le repos de l’âme de ma chère petite sœur.
– Mimi : « Je suis heureuse, c’est mon directeur qui a célébré le saint sacrifice de la messe. Il me semble que notre travail d’équipe est complet lorsque nous sommes ensemble tous les trois.
J’ai eu le grand bonheur de communier, j’ai demandé à ma douce Maman du ciel de me prêter son cœur afin de mieux te recevoir, je suis si indigne, j’ai honte de m’approcher de toi qui es si pur, mais je sais que tu es infiniment bon et miséricordieux. Tu auras pitié de moi. C’est précisément parce que j’ai besoin de toi que je m’approche et je suis certaine qu’à ton contact je deviendrai plus forte, et que mon amour grandira.
Je me donne toute à toi, je te laisse libre de transformer mon âme, arrache, déracine tout ce qui te déplait, je veux tellement te plaire, t’aimer, te servir, travailler avec toi. J’ai toujours devant les yeux mon idéal, seulement sans toi je ne puis rien. J’ai besoin d’appui, de force, de préparation pour entreprendre la mission que tu m’offres. Que ta Sainte Volonté soit faite toujours et partout.
J’ai hâte de te recevoir demain, j’ai tant besoin de toi¸ ô amour suprême, mon unique amour, mon Dieu à moi, mon époux Bien-Aimé. »
Jeudi, le 25 février 1954
– Mimi : « Mon Bien-Aimé je t’offre toute ma journée. J’ai besoin de toi, je souffre terriblement. Je puis à peine me remuer, le cœur est très agité, donne-moi la force nécessaire pour bien remplir ma journée. »
Enfin j’ai pu assister à la sainte messe célébrée par mon directeur, j’ai communié.
– Mimi : « Mon Bien-Aimé tu vois le travail à faire en mon âme. Pour te plaire je vais garder le silence, aide-moi s’il vous plaît à corriger mes défauts. Mon Bien-Aimé, dans quelques instants tu vas venir en moi, dans ma pauvre âme, mon directeur va te déposer sur ma langue, oui cette langue qui t’a tant de fois offensé, je te demande pardon. »
– Jésus : « Ma pauvre petite tu n’es pas seule qui m’aies offensé de la sorte. En effet comme les hommes se servent mal de cette langue, ils en abusent pour m’offenser, pour jouir de différentes manières par la boisson, gourmandise, etc… sans oublier les autres péchés, calomnies, blasphèmes, médisances, et bien d’autres encore. Et pourtant si l’on savait l’importance de cet organe, j’avais tout prévu, je désirais que cette langue serve à louer, à glorifier mon Père, à prier, à prêcher, à pardonner, à nourrir l’âme et le corps, mais les hommes en abusent et s’en servent mal.
Maintenant ma petite pense souvent à ce que je te dis : Tu me fais tant plaisir lorsque tu gardes le silence, n’oublie pas que tu mérites. Reste aussi dans la solitude, afin de méditer mes paroles.
Regarde ma divine Mère, Elle aimait la solitude! Et, moi-même je ressentais souvent le besoin d’être seul pour prier, pour parler à mon Père qui est dans le ciel.
Et nous, ma chère petite, nous avons besoin d’être seuls, pour nous parler, pour échanger nos doux aveux, pour préparer notre prochaine rencontre. Pense au ciel, pense à moi, pense à l’éternité. Pense à ce que sera ta vie avec moi sur la terre; pense à ce que sera ma vie avec toi au ciel; pense à ce que serait ta vie sans moi. »
– Mimi : « Oui mon Bien-Aimé, je veux bien préparer notre union. Avec ton aide, je commencerai dès aujourd’hui la lutte à cette langue. Avec toi en moi il n’y aura pas de place pour laisser passer la critique, la médisance, la calomnie.
Je t’aime, ô Dieu miséricordieux. Pour te faire plaisir, je veux réparer mes péchés. À l’avenir plus de mensonges, aide-moi toi qui es la Vérité, plus de critique, aide-moi toi qui es justice, plus de gourmandise, aide-moi toi qui es le pain vivant. Oui, je désire désormais me servir de ma langue que pour te rendre grâce, pour prier, pour te remercier, pour te demander pardon. Je veux me servir de cette langue pour glorifier Dieu, et les saints, pour faire connaître tes bienfaits, ta grande miséricorde, mais surtout ton amour pour les âmes. Merci de me faire comprendre mes erreurs. »
Vendredi, le 26 février 1954
– Mimi : « Merci d’être venu à mon réveil, comme je suis heureuse près de toi. J’ai assisté à la sainte messe, j’ai communié. Je me sentais bien mal, cependant je te remercie de ton aide dans tout. »
La lutte devient de plus en plus intense, et cette voix qui ne cesse de me répéter :
– Satan : « Profite de l’occasion qui t’est offerte de prendre certaines libertés. »
– Mimi : « Mon Bien-Aimé tu es plus fort, aide-moi à supporter cette tentation. »
Visite à l’église malgré mon état de sécheresse spirituelle.
– Mimi : « C’est près de toi mon Bien-Aimé que je retrouve la paix, comme j’aimerais être toujours près de toi, je te sens si loin aujourd’hui. Quand donc viendra ce jour où notre union sera parfaite? »
– Jésus : « Prépare-toi ma petite, ce que tu endures en ce moment est un signe avant-coureur de la fin de tes misères. Offre bien tout, par tes souffrances morales et physiques tu expies et mérites. Dans quelque temps je te demanderai plus, car je veux te purifier davantage, prouve-moi ton amour en acceptant. Tu sais maintenant pour qui prier, c’est pourquoi je te confie ces âmes, il me les faut. Tu auras beaucoup à souffrir.
Rappelle-toi qu’une seule âme a coûté le sang d’un Dieu. Pour ce qui se passe en toi, pour vaincre cette tentation qui fait rage depuis plusieurs jours, demande à ton directeur la permission de prendre les grands moyens pour l’apaiser. Qu’il te dise comment faire pour garder la pureté. Ouvre-lui toute grande la porte secrète de ton âme, fais-lui confiance, il me remplace auprès de toi. J’attends beaucoup de toi, et il le sait, va sans crainte, je te le répète, il te comprend, car il a beaucoup souffert; laisse-le travailler en ton âme comme si c’était moi.
Marche ma petite, ne regarde pas en arrière. Ton passé n’est plus, aujourd’hui c’est le temps de me trouver, l’avenir sera pour me posséder. »
– Mimi : « Pauvre nature humaine qui est continuellement troublée, aide-moi s’il vous plaît dans cette lutte, je n’en peux plus, mon Dieu je ne veux pas vous perdre. Mon Bien-Aimé où es-tu? Je t’aime tu le sais bien.
Ma douce Maman du ciel, entends-tu mes plaintes? Viens vite j’ai besoin de toi, je me réfugie dans tes bras, et laisse-moi me reposer un peu sur ton cœur toi qui es le refuge des pécheurs, la consolatrice des affligés. Je viens à toi avec confiance et amour, après tout je suis toujours ton enfant qui t’aime. »
– Mimi : J’irai vers mon directeur, je lui ferai part de mes tentations, et cela me fera faire un acte d’humilité.
– Jésus : « Ma petite vas-tu chez le médecin quand tu es bien portante? N’oublie pas que ton directeur est le médecin de ton âme. Si tu veux guérir de ton mal, dis-lui tout et sois très obéissante. »
Samedi, le 27 février 1954
– Mimi : « Comme j’ai été troublée par le démon qui avait emprunté ta voix, et même tes paroles. Il me suggérait certaines libertés à prendre, je ne savais que faire, je me demandais où est la vérité. Est-ce toi mon Bien-aimé ou l’autre? C’est alors que j’ai consulté mon directeur. Je lui expose la situation, même chose, et il me déclare que c’était le démon qui voulait me troubler, comme je déteste ce démon menteur.
J’étais heureuse d’entendre les paroles si encourageantes de mon directeur, il m’a fait comprendre une fois de plus ta grande bonté, ta grande miséricorde envers moi. Comme j’aimerais te prier, pouvoir t’aimer comme il le fait si bien. Cette lutte n’est pas finie.
Mon Bien-Aimé, je crois que tu es présent en moi, augmente ma confiance et mon amour. Je suis terriblement fatiguée, je souffre beaucoup; ce qui me console, est que je suis certaine que ma souffrance, unie à la tienne, n’est pas inutile, et est agréable à Dieu, parce que je fais sa Sainte Volonté. Cela me donne du courage pour continuer la lutte, et suivre mon chemin vers le ciel. Je sais que tu m’aimes, je veux marcher à tes côtés, avec toi je veux sauver beaucoup d’âmes, garde-moi entre tes bras, sans toi je ne puis rien.
Ma douce Maman du ciel protège-moi, guide-moi comme ton enfant. »
Dimanche, le 28 février 1954
– Mimi : « Mon Bien-Aimé, comme je t’aime, je t’offre toute ma journée. Je souffre beaucoup, je te remercie de cette souffrance, car avec toi elle est méritoire. Je veux aussi expier mes péchés et ceux des pauvres âmes.
Je me proposais de te visiter au reposoir à l’occasion des 40 heures. Je voulais t’offrir des heures saintes, d’amour, d’adoration, de réparation, de demande, de remerciement. Mais voilà j’ai fait mes heures saintes à la maison d’une autre manière. Visite d’une cousine avec sa petite fille. Comme j’ai dû être patiente pour ne pas paraître contrariée. J’accepte ta Sainte Volonté, je me disais, j’irai ce soir. Bon! Il faut que je garde les deux plus petits, j’étais si fatiguée, mais pour toi mon Bien-Aimé j’accepte ta volonté et non la mienne. Il ne faut pas que ces chers petits s’aperçoivent que j’étais contrariée. Apprends-moi à être généreuse.
Merci de ton aide, mon Bien-Aimé, j’ai eu la patience nécessaire avec les petits, ils paraissaient heureux en écoutant les histoires, il me semble les entendre dire encore, encore! C’est drôle, cela a duré deux heures, puis j’ai partagé leurs jeux. Il me semblait te voir enfant, je ne pouvais rien te refuser. Je te voyais en ces petits, malgré tout j’étais heureuse de consacrer ma soirée pour eux, et pour toi; je ne puis écrire comme je veux, il est très tard. »
À demain.
Pour mes heures saintes, je me propose de me reprendre sous peu.