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Mercredi, le 1er février 1956

Mimi : Je revenais de communier, je marchais très vite pour me rendre à la maison.

– Jésus : Ma chère petite fille, pourquoi marches-tu si vite, tu ne penses pas à moi qui suis présent en toi. Répare cette indélicatesse, ce manque de respect, marche plus lentement, fixe ton cœur et ton esprit vers moi, adore-moi en toi, parle-moi mais dis-moi surtout que tu m’aimes. Que dirais-tu de voir passer une procession et que le prêtre qui tient l’ostensoir entre les mains marcherait d’un pas rapide sans se préoccuper? Tu dirais tout de suite, il n’a pas de respect. Tu ressentirais de la peine de me voir traiter de la sorte par un de mes serviteurs. Il me semble t’entendre me dire : «  Pauvre Jésus de mon cœur, je veux réparer cette offense. Je veux t’aimer avec respect comme tu le mérites. » En ce moment qu’est-ce que tu fais? »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé je te demande pardon de ce manque de respect mais tu comprends ce n’est pas pour te faire de la peine que je marchais vite, j’étais nerveuse. »

– Jésus : Ma chère petite fille, je sais que tu étais nerveuse. Ce n’est pas tout à fait cela que je te reproche, c’est l’état de ton esprit, de ton cœur car tu étais si préoccupée que tes pensées marchaient aussi vite que tes pas. Si tu avais pris le temps de réfléchir, ton esprit aurait été calme et tes pas aussi. Pense donc plus souvent à cela, que tu es mon épouse Bien-Aimée, que tu es tout à moi, que ton âme est devenue une petite hostie consacrée et que ton corps est devenu l’ostensoir où tu demeures avec moi. »

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Jeudi, le 2 février 1956

À l’église.

– Mimi : « Mon Dieu, je crois, je vous adore et je vous aime.

Viens mon Bien-Aimé, viens réchauffer mon pauvre petit cœur si froid, il est aussi froid que mon corps. Comme je voudrais te consoler mais je ne suis capable de rien (grande tentation contre la foi.) Je t’offre mon petit cœur qui t’aime et qui désire t’aimer davantage. Je souffre en ce moment de ne pouvoir t’aimer comme tu le mérites.

Ô ma douce Maman du ciel, prête-moi s’il vous plaît ton cœur pour adorer, pour aimer mon Dieu, mon Créateur, mon Tout.

Mon Bien-Aimé, donne-moi asile dans ton Divin Cœur pour te parler cœur à cœur, regarde-moi comme tu as regardé Marie-Madeleine, les yeux dans les yeux, comme je regrette mes péchés qui vous ont tant offensé. Ô mon Dieu, humblement je vous demande pardon de mes ingratitudes, pardon surtout pour mon manque de confiance après tant de preuves d’amour. Comme j’ai été injuste envers vous mon Dieu, ô Bonté Infinie. Comment ne pas croire à ton amour? Je méritais l’enfer, tu me donnes le ciel. Je méritais d’être châtiée, tu viens me sauver. Je méritais d’être rejetée, tu viens me relever. Je méritais d’être méprisée, tu viens m’aimer. Je méritais d’être seule et abandonnée, tu me donnes ton Fils comme compagnon de vie, comme époux. Je ne méritais rien et tu me donnes tout.

Merci mon Dieu de tous vos bienfaits. Mon Dieu je vous en supplie sincèrement, ne regardez pas seulement mes besoins mais regardez aussi le fond de mon petit cœur qui vous aime et vous supplie d’augmenter en lui votre amour. Rien ne vous est impossible mon Dieu, ne rejetez pas ma prière humble et confiante. Mon Dieu je suis votre enfant qui souffre, qui pleure, qui vous demande pardon; pardon pour ma conduite si méprisable. Avec votre grâce et m’appuyant sur les mérites de votre Divin Fils, je ne veux plus vous offenser. Merci mon Dieu de votre amour miséricordieux.

Ma Douce Maman du ciel, laisse-moi pleurer sur ton cœur de Mère. Tu sais la cause de ma peine, aide-moi s’il vous plaît à me relever et à continuer ma route vers Dieu, vers mon idéal. Garde-moi bien entre tes bras comme ton enfant, protège-moi de mes ennemis, cache-moi dans ton manteau de Reine. Protège-moi comme tu as protégé ton Doux Jésus lors de la fuite en Égypte. Protège-moi de mes ennemis, des dangers, surtout du découragement. Je suis faible et je mets ma confiance en toi. Ô Vierge très pure, très humble, ô ma Mère, à ton exemple je veux aimer et plaire à Dieu, apprends-moi s’il vous plaît à aimer et à pratiquer l’humilité en toute chose. Comme toi je veux être la petite servante de Dieu, je veux le servir avec fidélité et à chaque jour redire avec toi mon fiat.

Comme le temps passe vite, je suis triste car il faut que je te quitte. Pourtant mon Bien-Aimé j’avais tellement de choses à te dire, je suis si bien dans le calme près de toi. Je demande à la lampe du sanctuaire de me remplacer pour te tenir compagnie. Que la mèche qui brûle soit le feu brûlant de mon petit cœur rempli d’amour pour toi et que notre amour se consume l’un dans l’autre, ô mon Dieu, mon tout. »

– Jésus : Merci, merci, ma chère petite épouse Bien-Aimée, tu as choisi la meilleure place pour me parler. N’est-ce pas qu’il fait bon près de mon Divin Cœur? N’est-ce pas que ton petit cœur si froid au début de l’Heure Sainte, s’est réchauffé bien vite auprès de mon Cœur Adorable, mon Cœur brûlant d’amour pour toi? Ma chère petite… à moi, rien qu’à moi pour toujours, je compte les jours où notre union sera parfaite. »

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Vendredi, le 3 février 1956

Mimi : Pendant mon Heure Sainte je regardais mon Bien-Aimé sur la croix.

– Mimi : « Pauvre Jésus de mon cœur, je t’en supplie, au nom de notre amour, viens te reposer près de mon pauvre petit cœur. Tu sais l’autre jour tu me disais que par mon rôle d’épouse du Christ je devais avoir un cœur de mère. En ce moment mon petit cœur a besoin de se donner encore plus, c’est toi que je veux consoler. Mon Bien-Aimé, je t’en supplie fais-toi tout petit comme un enfant afin que je puisse te bercer pour te prouver mon amour. Avec ma douce Maman du ciel je veux t’aimer encore plus. Comme je t’aime avec amour, avec tendresse. Je te regarde avec les yeux de la foi, avec mes yeux de petite mère. »

– Jésus : Ma chère petite épouse Bien-Aimée, maintenant que ton rôle de mère près de moi est fini, tu veux bien que je te parle de choses importantes. Vois-tu jusqu’où va mon amour pour toi? Je prends plaisir à exaucer tes moindres désirs, tes moindres caprices comme si j’y suis obligé. Et toi que fais-tu parfois lorsque je te demande plus? Es-tu toujours empressée à exaucer mes désirs? Quand vas-tu finir par fixer tout ton cœur et ton esprit vers moi seul. Je me manifeste en toi par des grâces spéciales, par des avertissements, par des marques sensibles, par des grâces de choix.

Tu crois, mais lorsque j’arrive avec la croix, avec les épreuves, tu commences à douter et quand j’arrive avec les grandes tentations de toutes sortes, que je réserve à mes amis, là tu perds la tête, elle qui n’est pas solide d’avance, tu oublies tout. Tu te laisses distraire par ton ennemi, c’est cela qui me peine le plus. Tu ne comprends pas encore l’importance des grandes tentations. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, encore des reproches. » 

– Jésus : Ma chère petite fille, aimerais-tu mieux recevoir les reproches de mon Père? Tu es mieux d’accepter les reproches de ton vivant qu’après ta mort. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, je me demande quand nous allons nous entendre parfaitement. Je fais mon possible pour te plaire, pour servir Dieu comme je le peux, avec ce que j’ai, avec tout l’amour que j’ai. J’étais si heureuse de venir te consoler, de te tenir dans mes bras comme un enfant, comme un trésor, de te presser sur mon pauvre petit cœur rempli d’amour pour toi et voilà que tu profites de l’occasion pour me faire des reproches. Que veux-tu que je fasse de plus? Tu me dis que je ne comprends pas encore l’importance des grandes tentations et quand je cherche à comprendre et demande pourquoi, comme un enfant, tu me dis que je suis curieuse, que je dois marcher les yeux fermés sans comprendre. Je ne sais plus que faire, quoi penser… et je pleurais. »

– Jésus : Ma chère petite fille, ma Bien-Aimée, viens ne pleure pas comme cela. Maintenant es-tu bien près de mon Divin Cœur? Nous allons nous parler cœur à cœur. Vois-tu combien je t’aime malgré tout, enfant gâtée par mon amour, enfant privilégiée de mon Père. Crois-tu que j’agis ainsi avec tout le monde? C’est la même chose avec les grandes tentations, il n’y a qu’un petit nombre qui les reçoit. C’est cela que tu ne comprends pas. 

Ma chère petite n’est-ce pas toi qui as manifesté le désir de me voir petit comme un enfant, c’est ce que je fais. Je te parle avec simplicité, comme un enfant. Nous allons nous entendre le jour où tu auras tout donné, le jour où tu auras compris parfaitement mon amour pour toi. 

Le jour où tu accepteras les grandes tentations comme les consolations, par amour, tout ce que je veux de toi ma petite Bien-Aimée, c’est de l’amour. Tout ce que je désire recevoir de toi, encore de l’amour, tout ce que j’attends de toi, ce sont des preuves d’amour. Qu’il ne soit plus question que d’amour entre nous. Pense donc un peu à ceci : Moi le Dieu de l’amour, uni par un lien si pur à sa pauvre petite créature. À certains jours tu te demandes pourquoi je t’aime tant et moi à certains moments je me pose la même question. La réponse est toujours l’amour.

Ce petit cœur si affectueux, je le veux tout à moi, rien qu’à moi. Pendant ta petite retraite, tu regarderas spécialement dans ta vie, tes péchés, mais surtout ce que j’ai fait par amour pour toi. À chaque instant de ta vie je t’apporte une preuve de mon amour. Ton pauvre petit cœur que je tiens continuellement dans mes mains, que je place à certains moments près du mien et qu’à l’unisson nous rendons gloire à mon Père. Comprends-tu l’importance de mon amour? Sais-tu bien ce que cela signifie d’être aimée de moi, ton Dieu, ton Époux? Oui ma chère petite épouse Bien-Aimée, ma toute petite que j’aime tant à en rendre jaloux les anges. Eux ont l’avantage de me voir, de m’adorer, toi par l’état de grâce, par la Sainte Eucharistie, tu me possèdes tout entier, tu me donnes asile dans ta petite demeure où je suis si heureux d’être chez moi en toi. Mon amour ne te quitte pas un seul instant même quand je me cache pour éprouver ta foi, ta confiance, ton amour, ta fidélité. Si tu regardais bien sans te laisser préoccuper par ton ennemi tu me trouverais peut-être caché derrière la porte de ta petite demeure. Comme l’autre jour tu me cherchais au dehors, tu as jeté un coup d’œil rapide dans ta petite demeure, tu étais si troublée, tu n’as pas pensé à regarder partout, j’étais caché derrière cette croix, cette tentation. Il a fallu que ton directeur t’indique où j’étais. Je n’étais pas si loin. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, est-ce que tu parles comme cela à mon directeur? »

– Jésus : Mais non ma chère petite curieuse. Je n’ai pas besoin de toujours lui parler comme je le fais pour toi car j’aime mieux l’entendre me parler. À certains moments il est si simple, si affectueux avec moi que je me demande si je ne me suis pas trompé pour lui donner un cœur. Il a un cœur sensible comme celui d’une mère, il a un cœur affectueux comme celui d’une petite fille que je connais bien. Tu sais il a beaucoup souffert et souffre encore. Il a été tout de suite à la bonne école, lui. Il a appris à me connaître, à m’aimer, à me servir toujours dans la joie comme dans la peine, dans les consolations comme dans la désolation. Il y a bien longtemps qu’il a tout donné par amour pour moi et les âmes. Il comprend l’intimité de l’âme avec son Dieu, il comprend l’intimité de Dieu avec l’âme, il me connaît bien, Je le connais. Je connais son idéal, celui de sauver ton âme, de la conduire où je veux. Il sait ce que j’attends de toi, je l’ai placé pour cela, pour t’aider. »

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Samedi, le 4 février 1956

– Jésus : Ma chère petite, tu ne comprends pas encore la tentation. Tu crois que la tentation est une malédiction, au contraire elle est pour l’âme une bénédiction. Vois-moi en tout. Je suis plus près de toi dans la tentation que dans la consolation. Dans ces moments tu ne ressens rien, crois-le quand même que je suis là en toi. Si tu pouvais comprendre mon amour pour toi, même dans les tentations! Le jour où tu auras compris parfaitement ceci, là tu marcheras d’un pas rapide vers moi sans même t’en apercevoir. Fais une neuvaine à l’Esprit Saint avant de commencer ta petite retraite. J’attends beaucoup de cette retraite. Laisse tout, pas de préoccupations, pas de sorties inutiles, reste seule avec moi. Fais silence autour de toi, ferme les yeux aux choses créées, au monde. 

Ma chère petite fille, comment veux-tu parvenir à une victoire sans luttes. Dans les grandes tentations tu te laisses trop abattre par ton ennemi. Pourquoi ne fais-tu pas ce que je te demande de faire? Tu oublies tout. Pourquoi ne places-tu pas ta petite main tremblante sur ton petit cœur où je suis, près de ton testament spirituel? Tu es là, tu pleures, tu attends que ton directeur demande pour toi de l’aide, le secours du ciel. Fais donc un acte d’humilité dès le début, puis demande-moi de t’aider, demande à ton directeur de prier avec toi. Que dirais-tu d’un soldat qui devant un danger, devant son ennemi, resterait là à pleurer et à attendre que son commandant lui donne une poussée pour le faire avancer? Dans les tentations il faut que tu apprennes à lutter. Dans la vie spirituelle c’est comme à la guerre. Si tu n’avances pas vers ton ennemi avec confiance en Dieu, avec une arme solide qui est la croix, c’est ton ennemi qui avancera vers toi pour te détruire, pour remporter la victoire. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, je ne comprends plus rien. Tu sais dans quel état je me trouve dans les grandes tentations. Je ne suis pas capable de rien. Tu permets ces tentations, pourquoi me dire sans cesse que je ne comprends pas et quand je veux faire mon possible pour comprendre tu me fais des reproches? Mon Bien-Aimé tu n’as jamais fait autant de reproches à Marie-Madeleine après sa conversion. »

– Jésus : Ma chère petite fille, c’est vrai, je n’ai jamais eu besoin de faire des reproches à Marie-Madeleine parce que dès le début elle m’a aimé, elle a été humble, elle a été repentante, elle a été fidèle, elle a tout donné par amour. Elle avait confiance. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, si tu savais comme j’ai le cœur gros, comme j’ai de la peine. Pourquoi es-tu comme cela, toujours des reproches, surtout depuis 1956. (Je pleurais.) Tu le sais que je t’aime, que j’ai confiance en toi. »

– Jésus : Ma chère petite épouse Bien-Aimée, tu as le cœur gros, tu as de la peine, moi aussi je souffre car tu sembles ne pas comprendre mon amour pour toi. C’est par amour que j’agis de la sorte, c’est par un privilège spécial que je te parle. Le temps approche où tu dois commencer ta mission, où tu dois exécuter les ordres de mon Père, où tu dois accomplir ce que mon Père attend de toi de toute éternité. Ne l’oublie pas, tu es mon épouse, tu dois me suivre, prendre le même chemin pour aller à mon Père. 

Ma Bien-Aimée, il faut que je t’aide, il faut que je te purifie, il faut que je te prépare, il faut que je te fortifie, avant le grand jour, car tu dois mourir victime de mon amour, ne crains pas, ne pleure pas. 

Je comprends ta petite nature humaine, ton hésitation devant un fait non accompli. Moi-même j’ai eu un moment de faiblesse dans mon agonie.

Ma Bien-Aimée, au nom de notre amour, je te promets de toujours être présent en toi dans notre petite demeure. Crois cela quoiqu’il arrive, je serai toujours avec toi en toi! Par un privilège spécial je vais t’exaucer et permettre que ton directeur soit près de toi dans ton agonie et par le signe de la croix il remettra entre mes bras ta petite âme que mon Père lui avait confiée et que moi je lui avais prêtée. Il a beaucoup fait pour ta petite âme, elle lui a coûté cher mais il recevra sa récompense au moment de ta mort. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, j’ai peur, j’ai le frisson en écrivant cela. »

– Jésus : Ma chère petite fille, tu n’as que cela, moi j’avais des sueurs de sang devant ma mort. Ma chère petite, je sais que tu ne comprends pas. Ne cherche pas à comprendre pour le moment. Fais-moi confiance. Crois ce que je viens de te dire, c’est tout. En lisant ces lignes ton directeur comprendra tout. Après ta petite retraite, tu ne me demanderas plus le pourquoi des choses ni ce que signifie cette phrase. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, tu m’entoures de mystère. Moi qui suis déjà craintive, faible, j’ai peur et parfois je tremble déjà. »

– Jésus : Ma chère petite fille, ma Bien-Aimée, ma chère petite Pierrette, car en ce moment tu me fais penser à Pierre. Tu fais bien d’avoir peur de toi-même. Alors avec confiance, avec amour, jette-toi dans mes bras, dans les bras de ton Bien-Aimé. »

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Dimanche, le 5 février 1956

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, comme le tableau est noir. »

– Jésus : Ma chère petite fille, ma Bien-Aimée, tu ne regardes que les ombres. Sois patiente, attends que l’Esprit Saint mette de la lumière sur ce petit tableau. Laisse à mon Père le choix d’y placer lui-même les sujets, les personnages. Moi je placerai la couleur, je ferai les retouches, j’ajouterai ce qui manque pour en faire un chef- d’œuvre. Pour le moment ton directeur met la couche de fond. Sois sans crainte, le travail délicat, je le ferai, afin de terminer ce petit tableau le plus vite possible. Après ta mort, ce petit tableau que tu vois aujourd’hui en noir sera peint en blanc, symbole de la pureté et en rouge, symbole du martyre. Je mettrai en relief l’amour, le ciel sera bleu, tu le verras de tes yeux. »

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Lundi, le 6 février 1956

Mimi : Je repassais une robe un  peu vite, j’avais hâte de finir.

– Jésus : Ma chère petite fille, fais ton travail avec soin comme si tu recevais un salaire. Pense que tu travailles pour moi. Ma chère petite épouse Bien-Aimée, si c’était ma tunique que tu repassais, irais-tu aussi vite pour travailler? Sans te préoccuper des plis? Fais ton travail avec amour pour moi et les âmes. Mets de la perfection dans les moindres petites choses, puisque tout est à moi et que tu m’offres tout. »

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Mardi, le 7 février 1956

 À l’église.

– Jésus : Tu sais ma chère petite épouse Bien-Aimée, qu’une âme qui veut entreprendre de marcher dans la vie spirituelle n’est pas à l’épreuve des tentations. Au contraire, plus l’âme marche dans la vie spirituelle, plus elle doit redouter son ennemi, plus elle doit être convaincue de sa petitesse, de sa faiblesse, de son ignorance, de ses infirmités dans la vie spirituelle. Les défauts existent toujours même ils sont plus à redouter, plus à craindre car l’âme se croit parfois en sécurité et cette opinion qu’elle a de se sentir un peu à l’abri la fait tomber dans les pièges de son ennemi. 

Ma chère petite fille, la vie spirituelle ne veut pas dire une vie sur terre remplie de délices, une vie de paix, une vie sans soucis, sans épines, sans croix, une vie sans épreuves, une vie qui serait presqu’un ciel sur la terre. Non, ma chère petite fille, ma Bien-Aimée, tu sais la vie spirituelle est avant tout une vie remplie d’amour, de confiance, d’abnégation, de conformité à la Sainte Volonté de mon Père. C’est une vie de luttes, de combats mais c’est aussi une vie de victoire et de paix. Il ne faut pas être surprise, tu sais dans la vie spirituelle, les défauts demeurent tous les mêmes quoique l’âme fasse son possible pour les détester, les combattre.

Elle ne doit s’appuyer que sur Dieu, sur la Grâce, sur les inspirations de l’Esprit Saint, sur les sacrements, sur l’obéissance aux supérieurs. Elle doit être convaincue et elle doit reconnaître qu’elle ne peut rien, qu’elle n’est pas capable de rien sans le secours de la grâce et l’aide de Dieu. »

À certains moments la tentation est plus grande, plus forte pour cette âme que pour d’autres, parce que sans la vie spirituelle, l’âme doit être complètement purifiée et l’humilité en est la base.

Il y a parfois dans cette âme beaucoup de défauts, d’imperfections, c’est pourquoi le démon se tient là à chaque instant, il est plus attentif au moindre manquement, au moindre signe de faiblesse de cette âme. Pour éprouver ces âmes, je permets, je me cache pour un certain temps pour m’assurer de leur fidélité, de leur amour, de leur confiance en moi, rien qu’en moi.

Ma chère petite épouse Bien-Aimée, le comprends-tu maintenant pourquoi je te demande plus? C’est pour cela que je veux t’aider à comprendre la vie spirituelle. C’est pour cela que je t’ai confiée à un directeur éclairé, un guide certain et qui ne tremble pas devant l’effort, devant la lutte, devant l’ennemi. Il connaît bien la route, ce chemin qui conduit vers moi. Il y a encore beaucoup de poussière dans ta petite demeure.

J’ai hâte que tu fasses ta petite retraite, ton petit ménage avec ton directeur. Sois confiante et marche sans crainte même sans tout comprendre. Ne me demande plus le pourquoi des choses, ne pose plus de questions inutiles à ton directeur, cela pourrait devenir de la curiosité spirituelle, de l’incrédulité. Puis dans les moments de sécheresse spirituelle ne néglige pas tes prières, tes méditations parce que cela pourrait devenir de la paresse spirituelle.

Demande-moi sans cesse d’être préservée de l’orgueil spirituel c’est le défaut que je hais le plus, que je déteste parce qu’il est le plus dangereux, le plus à redouter pour l’âme qui veut avoir un idéal élevé. 

Il est aussi à craindre surtout de mes âmes consacrées. Que ton directeur prenne tous les moyens pour te garder, pour te tenir dans l’humilité. Laisse-le libre, reste toute petite entre mes bras. D’abord tu sais ce que tu es devant moi et d’où tu viens. Ton directeur aussi te connaît bien, après moi il n’y aura personne, sauf ton directeur qui connaîtra le fond de ta petite âme. » 

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Dimanche, le 19 février 1956

Mimi :  Visite chez ma sœur. Je ne sais pas ce que cela veut dire, ce que je ressentais, je ne pouvais me décider de sortir.

Mimi : « J’ai fait ce que tu désirais mon Bien-Aimé et ce que mon directeur me demandait de faire. »

Il y a longtemps que la voix me demande de me rendre chez ma sœur et voici ce qu’elle me demandait de faire :

……. « Ma chère petite fille, je désire que tu te rendes chez J… prends la médaille de la Sainte Vierge que tu portes sur toi, applique-la sur la jambe malade. Au début récite l’acte d’humilité, prie avec confiance ta douce Maman du ciel. »

Je ne savais pas d’où venait cette demande. Enfin je me décide d’en parler à mon directeur qui me demande de faire ce que la voix m’avait demandé. Puis avant d’appliquer sur sa jambe malade la médaille de Marie, Reine des Cœurs, je me suis recueillie quelques instants sans que cela paraisse et j’ai récité l’acte d’humilité avec confiance.

Après à l’église, près de la statue de la Sainte Vierge.

– Mimi : « Ma douce Maman du ciel, Reine des Cœurs, je te confie cette âme, ce corps malade. J’ai confiance que tu peux faire quelque chose pour elle, pour la soulager si c’est la Sainte Volonté de Dieu. Avec l’aide de Dieu je m’offre à sa place pour souffrir.

Tu sais ce que c’est qu’une famille où la mère est malade depuis au moins 20 ans. Écoute la prière confiante de ta pauvre petite fille. C’est à ton cœur de mère que je m’adresse, j’ai confiance en toi. Je sais que tu as tous les pouvoirs sur le cœur de Dieu et je sais qu’une maman ne peut rien refuser à la prière de son petit enfant qui demande avec confiance, avec amour et qui laisse parler son petit cœur si affectueux. Nous commençons une neuvaine à Marie, Reine des Cœurs.

Ma douce Maman du ciel je ne puis rien faire de plus que de prier, d’attendre avec confiance l’heure de Dieu et je compte sur toi pour intercéder, pour toucher le cœur de Dieu. Médiatrice de toutes grâces, que j’ai confiance en toi, en ton amour, ayez pitié de nous, vos pauvres enfants. »

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Dimanche, le 26 février 1956

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, voilà une demi-heure que je suis là, tu ne m’as pas encore dit que tu m’aimes. Je ne reçois que des reproches. »

– Jésus : Ma chère petite épouse Bien-Aimée, c’est comme cela que je te prouve mon amour en t’indiquant tes erreurs, tes manquements, tes défauts, tes faiblesses. Tu as un idéal élevé, celui de sauver des âmes. Parce que je t’aime, je veux t’aider à comprendre la vie spirituelle. Pour bien la comprendre et l’aimer il faut comme base l’humilité, la confiance, l’obéissance. Tous ces actes pratiqués par amour et avec une ferme conformité à la Sainte Volonté de mon Père. Est-ce que tu pourrais construire un édifice solide sur une base de boue? Cela ne prendrait pas de temps pour que l’édifice s’écroule. C’est ce qui arrive aux âmes qui veulent bien marcher dans la vie spirituelle mais à leur manière. Elles veulent bien pratiquer l’humilité mais ne jamais être commandées, ni être critiquées, ni être contrariées, tout  avoir, garder leur volonté propre. Elles veulent bien avoir la confiance mais elles sont toujours inquiètes, toujours préoccupées par toutes sortes de choses qui ne regardent que moi. Elles vivent sans cesse dans la crainte, elles veulent bien pratiquer l’obéissance mais ne jamais recevoir d’ordres surtout des supérieurs.

Comment veux-tu bâtir un édifice solide sur une base semblable? Examine-toi bien, tu es du nombre de ces âmes, aux désirs si grands et aux forces si petites. Tu vois ma petite fille que mes reproches sont plus doux. Par délicatesse j’ai parlé au pluriel pour ne pas trop te gêner mais tu sais, entre nous, c’est à toi que je pensais le plus en disant cela. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, je te remercie de ta délicatesse pour m’indiquer mes défauts. Entre nous, j’aime mieux les recevoir directement, c’est plus facile de les reconnaître et notre intimité est plus grande. Mon Bien-Aimé, je n’ose plus lever la tête vers toi, je ne sais plus comment te parler. Je marche presque toujours la tête basse, il me semble toujours que je vais recevoir un coup, et quand tu gardes le silence, c’est mon directeur qui te remplace parfois. Après cela mon Bien-Aimé, tu me demandes de marcher les yeux fermés, sans crainte, je ne sais plus que faire pour te plaire. Comme je me sens petite, comme je suis faible, je ne peux même pas marcher. Mon Bien-Aimé regarde ta petite fille qui se traîne à tes pieds comme un tout petit bébé. »

– Jésus : Mais oui, ma chère petite fille, ma Bien-Aimée, c’est pour cela que je dois avoir sur toi une surveillance étroite. Je veille sur toi comme une maman veille avec plus d’attention sur le plus petit qui est faible et qui commence à se traîner. Elle n’exerce pas autant de surveillance pour l’aîné car les dangers sont plus grands pour le tout-petit. Tu fais bien de baisser la tête en ma présence mais j’aimerais mieux que tu la baisses parfois devant les gens. Après tout ma chère petite qui es-tu pour marcher la tête haute?

Ma chère petite fille je suis heureux d’apprendre que tu reconnais que ton directeur me remplace pour te tenir dans l’humilité, tu ne m’apprends rien. C’est moi qui lui ai demandé de m’aider. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé, tu ris encore de moi…. (Et je pleurais.) »

− Jésus : « Mais oui, ma chère petite orgueilleuse, si sensible, je ris de toi. C’est tellement drôle de te voir agir de la sorte, tu es comme un vrai petit bébé gâté. Je ne suis pas seul à rire. Vas-tu avoir chaud si je te dis que ton directeur va rire en lisant cela? Ma chère petite fille ne me reproche pas de rire de toi. Tu m’as assez fait pleurer dans le passé. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé je te demande pardon, aide-moi s’il vous plaît à me corriger de mes défauts qui te font de la peine. Avec ta grâce je veux à l’avenir te consoler. Tu sais que je t’aime, faisons la paix, donne-moi la main et tu veux bien que je te baise le front. »

– Jésus : Ma chère petite fille, est-ce qu’il y avait une guerre entre nous? J’accepte bien ta petite main mais j’aimerais mieux ton petit cœur. Tu me demandes de faire la paix, c’est ce que nous voulons faire, ton directeur et moi. Nous voulons te donner la paix de l’âme, une paix solide et durable qu’en moi, une paix dans l’amour et la confiance. Que vas-tu faire maintenant, accepter ou refuser. »

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Lundi, le 27 février 1956

Chez le médecin

– Mimi : J’attendais mon tour pour voir le médecin. Je ne pouvais attendre plus longtemps parmi ces gens. Je ne puis comprendre ce que j’avais, j’avais peur. Je ressentais une répugnance, du dégoût.

– Jésus : Ma chère petite, pourquoi avoir du dégoût, pourquoi avoir de la répugnance pour ces pauvres gens? Si tu savais comme je les aime tous sans exception. C’est pour eux que je suis venu, que je suis mort pour les pécheurs, les malheureux, les malades, pour ceux qui souffrent. Ne regarde pas seulement leur corps, regarde aussi leur figure marquée par la souffrance morale et physique mais regarde surtout leur âme. Prie pour chacun d’eux, regarde-les comme tes enfants; souffre pour eux! Regarde-moi en chacun d’eux. J’ai pitié de la foule. Médite cette parole : « Vous qui souffrez, venez tous à moi. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé comment peux-tu me demander de rester calme, insensible devant tant de souffrances, devant mon prochain, de l’aimer comme toi? Mon Bien-Aimé, regarde celui qui est devant moi, il ne cesse de me regarder, j’en ai peur. Il a un regard furieux, j’en ai mal au cœur. Quand je pense qu’il faut que je l’aime aussi comme si c’était toi. Mon Bien-Aimé je fais mon possible pour essayer de te voir en lui, je ne suis pas capable de trouver l’ombre d’une ressemblance. Toi au regard si bon, si doux, si affectueux, non ce n’est presque pas possible. Mon Bien-Aimé l’as-tu bien regardé? »

– Jésus : Et toi, ma chère petite, as-tu bien regardé son âme? Mais oui, ma chère petite épouse, c’est à ton cœur de petite mère que je m’adresse. Il faut que tu l’aimes et même plus que les autres, il faut que tu pries davantage pour lui, il est si malheureux. Sais-tu pourquoi il te regarde, d’abord parce que tu es devant lui, puis tu parais calme, ton sourire lui donne la confiance. Regarde-le bien, c’est si peu pour toi un sourire, un jour tu le rencontreras et tu comprendras pourquoi je voulais que tu l’aimes davantage.

Ma chère petite, tu avais mal au cœur en regardant ces pauvres gens et moi ma chère petite fille pendant combien de temps j’avais la nausée devant toi, devant ton âme infectée par le péché et ton corps qui tombait en pourriture. Lorsque je t’ai ramassée dans la boue du péché tu sentais déjà le cadavre. Je n’ai pas pensé à moi dans ce moment-là, j’ai pensé à toi, à ton âme. 

Je t’aimais, Je t’ai placée sur mon cœur pour ensuite te confier à ton directeur afin qu’il prenne soin de ta petite âme qu’il doit me remettre purifiée. Par pure bonté, par une grâce spéciale je t’ai donné un directeur, je l’ai placé pour t’aider, pour me remplacer. Par un privilège c’est lui qui t’assistera dans ton agonie et qui me remettra ta petite âme. Tu crois que le pauvre malheureux te regarde avec des yeux furieux. Pauvre petite, si tu savais comme il souffre, lui aussi il n’a personne pour lui aider. C’est pour cela que je veux que tu l’aimes et pries pour lui, pour son âme, donne-lui un sourire. Ma chère petite fille, crois-tu que ton regard est doux et limpide quand tu traverses une crise morale? Si les gens te voyaient avec ce regard furieux, cette haine dans les yeux, ce sont eux qui auraient peur de toi. Fais un acte d’humilité, demande à ton directeur ce qu’il en pense dans ce moment-là. »

– Mimi : « Mon Bien-Aimé comme il faut que mon âme soit bien méchante dans ce moment-là pour que mes yeux reflètent l’horreur. Il paraît que les yeux sont le miroir de l’âme. Comment mon âme peut-elle être aussi laide, aussi méchante? »

– Jésus : Ma chère petite fille, il ne faut pas confondre. Saint Thomas d’Aquin prétend que les yeux sont le miroir de l’âme, cela n’est qu’au figuré, ce n’est pas parole d’Évangile. Je dis que ton regard change, devient furieux par la tentation. Je n’ai pas parlé de ton âme quoiqu’elle soit troublée par la tentation, par la présence de ton ennemi. Je permets cela, je suis toujours là en toi, je dors comme dans la barque de Pierre. Pense à cela ma petite Pierrette, je t’aime malgré tout. »